Elections législatives : Scrutin majoritaire ou proportionnel, une question de mode ?
©Laurent SAILLY, pour
Méchant Réac ! ®
Pour les élections législatives, la France est divisée en 577 circonscriptions électorales. Chaque circonscription élit son représentant à l’Assemblée nationale : le député.
Pour les élections législatives, la France est divisée en 577 circonscriptions électorales. Chaque circonscription élit son représentant à l’Assemblée nationale : le député.
Les limites de la
portée de la révision
Ma proposition de révision du mode de scrutin ne concerne pas
les circonscriptions de Nouvelle-Calédonie et des collectivités d’outre-mer
régies par l’article 74 de la Constitution et les 11 circonscriptions des
Français de l’étranger, compte-tenu de la variété des accords qui nous lie à
ces territoires et la spécificité de la représentation des Français de
l’étranger.
La
révision porte sur les circonscriptions des départements métropolitains et
d’outre-mer.
La réduction du nombre
de députés
La première étape de notre proposition consiste à ramener le
nombre de députés de 577 à 474, en prenant comme base qu’un député doit représenter
en moyenne 100.000 électeurs inscrits. Il y a aujourd’hui, un peu plus de 47
millions d’électeurs inscrits sur les listes électorales, d’où le chiffre de
474. La révision du nombre de députés est l’occasion de revoir la répartition
de ceux-ci au sein des différentes circonscriptions.
Rien n’empêche d’aller plus loin en réduisant d’un tiers le
nombre de députés pour réunir à l’Assemblée nationale 385 parlementaires. Je ne
vais pas jusque-là car dans ma proposition de loi constitutionnelle (en
ligne sur ce lien) je propose la suppression complète du Sénat.
Je propose 1 député pour 100.000 électeurs inscrits,
soit 474 députés.
La circonscription
électorale
L'enjeu démocratique du découpage électoral est particulièrement
important, car il s'agit d'éviter l'arbitraire et donc la manipulation destinée
à obtenir de façon déloyale un certain résultat politique par un regroupement
artificiel d'électeurs.
La région pourrait devenir la circonscription électorale du
député. Il existerait dès lors 18 circonscriptions (13 régions métropolitaines
et 5 régions d’outre-mer).
Je propose que les circonscriptions correspondent aux
actuelles régions. La région forme un ensemble géographique stable et reconnu
par tous.
La répartition des
sièges sur le territoire national
Ce changement de scrutin pour les 18 circonscriptions
régionales est l’occasion de revoir le nombre de députés par circonscription
pour respecter le ratio : 1 député pour 100.000 électeurs inscrits.
Le
nombre de représentants des Français de l’étranger, bien que non concernés par
la proposition, doit être revue.
TABLEAU 1 : Ce tableau présente pour chaque région
métropolitaine et d’outre-mer, ainsi que pour les Français établis à l’étranger
et les collectivités à statuts spéciaux :
1. D’abord le nombre
d’inscrits sur les listes électorales en 2015 dans chaque région et le poids de
la région par rapport au total des inscrits.
2. Ensuite, le nombre de
sièges à l’Assemblée nationale, d’une part dans le cas de l’adoption de la
proposition présentée (ainsi que le poids du nombre de sièges par région sur le
nombre total de sièges) et d’autre part dans la situation actuelle de la 15ème
législature (id.).
EXEMPLE (Points1 et 2) : Le Grand Est et la Nouvelle
Aquitaine disposent chacune de 49 sièges alors que leur poids respectif (en nb
d’inscrits) est 8,3% et 9,1%. La simulation propose alors d’affecter 39 sièges
pour la première et 43 sièges pour la seconde.
3. Enfin, le nombre
d’électeurs par député dans le cas de l’adoption de la proposition présentée et
d’autre part dans la situation actuelle de la 15ème législature.
EXEMPLE (Point 3) : Dans la situation de la 15ème
législature, un député d’Ile-de-France représente 73.053 électeurs contre
88.820 pour un député des Pays de la Loire. Avec la révision proposée, un
député Ile-de-France représenterait 99.805 électeurs et un député des Pays de
la Loire 98.688.
Le mode de scrutin
Le principal avantage du scrutin majoritaire réside dans le
fait qu'il assure une grande stabilité gouvernementale parce qu'il parvient à
dégager une véritable majorité soudée échappant aux fluctuations politiques. Le
reproche principal réside dans son manque de représentativité.
Le principal avantage du scrutin à la représentation
proportionnelle réside dans sa représentativité, il reflète mieux l'état réel
des forces politiques. Mais ce système aboutit à un émiettement du nombre de
sièges, ce qui rend difficile la constitution d'une majorité politique et qui
débouche le plus souvent sur l'instabilité gouvernementale.
Je propose un système mixte tel que celui appliqué depuis la
loi du 11 avril 2003 aux élections régionales.
Le scrutin proportionnel
à deux tours avec prime majoritaire.
C’est le mode de scrutin retenu pour l’élection des
conseillers régionaux. Dans ce mode de scrutin, au premier tour, il n’y a
répartition des sièges que dans l’hypothèse où une liste obtiendrait la majorité absolue des suffrages exprimés. Les sièges sont alors
attribués à chaque liste en fonction du nombre de voix obtenues par chacune
d’entre elles à l’échelon régional. La liste qui recueille la majorité absolue
des suffrages exprimés obtient une prime majoritaire de 25% du nombre de sièges
à pourvoir. Les autres sièges sont attribués à la représentation
proportionnelle selon la règle de la plus forte moyenne, à toutes les listes
qui ont obtenu au moins 5 % des suffrages exprimés.
Si aucune liste n’obtient la majorité absolue des suffrages
exprimés, il est procédé à un second tour de scrutin. Seules peuvent se
présenter les listes qui ont obtenu au moins 10% des suffrages exprimés. Au
second tour, la liste qui a obtenu le plus grand nombre de voix obtient une
prime majoritaire de 25% du nombre de sièges à pourvoir. Les autres sièges sont
répartis à la proportionnelle à la plus forte moyenne entre toutes les listes
qui ont obtenu au moins 5 % des suffrages exprimés. La liste arrivée en
tête reçoit donc le plus grand nombre de sièges qu’elle ajoute à ceux obtenus
par la prime majoritaire. Elle est ainsi quasiment assurée de détenir la
majorité au sein de l’Assemblée nationale.
Ce
système favorise les coalitions d’entre deux tours permettant d’éclairer
l’électeur sur son vote.
TABLEAU 2 : Ce tableau doit être analysé avec prudence. L’élément
essentiel à retenir est que le mode de scrutin proportionnel retenu permet
d’une part une meilleure représentativité (notamment par la nécessité de
fusionner les listes par la constitution de coalitions) et, d’autre part
l’émergence d’une majorité claire assurant une stabilité gouvernementale.
Le tableau a été réalisé en simulant les résultats
d’élections législatives à partir des chiffres des élections régionales de
2015.
Il ne reflète en rien la situation politique qu’aurait
été celle de l’Assemblée nationale actuelle si le mode de scrutin proposé avait
été