Pour une politique locale d'aménagement du territoire
Quel point commun entre :
1.
Les
crises paysannes et la désertification des campagnes ;
2. Le mal-être des villes et la violence
dans les banlieues ;
3. Les grèves à la SNCF, les protestations
des taxis et les revendications des VPC, les transporteurs routiers et Air
France ;
4. L’état des routes françaises, la
contestation concernant la limitation à 80 km/h ;
5. La fermeture des hôpitaux, la détérioration
de notre système de santé publique, de la médecine libérale et des services d’urgence ;
6. Le déficit budgétaire et la dette ;
7. Le chômage et la formation
professionnelle ;
8. Le communautarisme et les revendications
identitaires, les aspirations autonomistes et indépendantistes (Corse, Guyane…) ;
9. L’écologie et les énergies (dont l’énergie
nucléaire), le gaspillage et le recyclage ;
10. La crise de la démocratie française et
des institutions européennes.
La
CENTRALISATION !
La décentralisation commencée
dans les années 1980 n’a pas abouti à l’autonomie des régions. L’Etat continue
de s’occuper de tout, alors qu’il devrait se limiter à ses fonctions
régaliennes dont la plus historique est la sécurité des citoyens (base du
contrat social qui unit, dès le Moyen Age, le suzerain à ses vassaux).
Cependant, la République
française, héritière de la révolution jacobine de 1789, reste fortement centralisatrice.
L’Empire avait réussi la déconcentration des pouvoirs, la République a raté la
décentralisation. Or, depuis des années,
n’existe plus l’outil fondamental du régime centralisateur : une politique
d’aménagement des territoires. Cette politique transversale entre plusieurs
domaines définie l’équilibre territorial du pays, le développement économique, la
répartition des richesses, l’occupation et l’exploitation des sols, l’adéquation
des populations aux territoires locaux, la politique des transports et du
logement…
Il est temps de confier l’intégralité
des politiques de développement aux régions, ainsi que les moyens financiers leurs
permettant d’y parvenir. L’Etat protège le pays et ses citoyens (police, armée,
renseignement), définit la politique pénale (la Justice étant elle indépendante…
ce qui n’est toujours pas le cas), assure la répartition des richesses entre
les régions, fait respecter les libertés individuelles et collectives, l’égalité
des citoyens entre eux (dans le sens « équité » et non « égalitarisme »),
la solidarité nationale (et non la « fraternité » dont le sens est
désuet).
La décentralisation doit
aboutir à une forme d’autonomie des régions de France, seule solution
permettant l’adéquation des politiques aux territoires et aux citoyens de
contrôler leurs représentants (proximité).
On lira avec intérêt le
rapport de M. Jean VIARD, « Pour une politique disruptive du territoire :vers un nouveau pacte territorial » - Fondation Jean Jaurès