Manuel Valls, prochain ministre du chômage ?
Soyons rassurés François Rebsamen ne sera pas au chômage en
mai 2017. En charge du ministère du Travail et de l’Emploi depuis à peine 18 mois, François Rebsamen a préféré redevenir maire de Dijon à la suite du décès
prématuré du premier magistrat de la ville des ducs de Bourgogne. Il faut
avouer que l’actuel ministre a mieux réussi dans sa ville qu’à la tête de l’hôtel
du Châtelet.
Parce qu’avec la
politique menée par le Président Hollande, le rôle du ministre du travail
consiste à expliquer, sans rire, pourquoi la courbe du chômage ne s’inverse
pas. Il est évident que dans cet exercice, son prédécesseur, Michel Sapin,
semblait prendre un plaisir non dissimulé à justifier l’injustifiable.
François Hollande a lié son destin à celui de l’emploi.
Après 36 mois de Hollandisme le record du
nombre de demandeurs d’emplois est battu (plus de 3,5 millions), soit
une hausse de +21%. Difficile de mettre cet échec sur le dos de son prédécesseur
à l’Elysée à l’heure du redémarrage des économies européennes… Si on prend tous
les catégories, on assiste à une hausse quotidienne de 1000 chômeurs depuis son
arrivée à la présidence. Pendant ce temps, le premier ministre anglais se
félicite de créer 1000 emplois par jour
depuis 2010.
« On va y mettre toute notre énergie parce qu’il n’y a
pas d’autre enjeu » déclare-t-il en 2014. Tout à fait d’accord !
Moins de chômeurs ce sont plus de rentrées fiscales et sociales (charges
salariales, impôts sur le revenu, TVA). Mais François Hollande s’est trompé sur
son diagnostic en sous-estimant la crise de 2008 et en voulant faire de la
politique de Nicolas Sarkozy la cause de tous les maux. Le président ressort
alors les vieilles recettes socialistes des emplois subventionnés par l’argent
public.
L’emploi est une cause nationale. Il faut en faire le
ministère le plus important des deux dernières années du quinquennat. Il faut
un symbole fort avec un ministre puissant. Manuel Valls doit prendre la tête
de la rue de Grenelle. Manuel Valls doit cumuler les postes de Premier
ministre et de ministre du travail et de l’emploi !
Tiendra-t-il le pari ?
Animal politique de premier ordre, le résident de l’Hôtel Matignon, fort de l’exemple
fourni par François Hollande, ne liera pas son avenir présidentiel à l’inversion
de la courbe du chômage.