France Télévision : « Cachez cet homme blanc que je ne saurais voir »
Depuis la loi du 15 novembre 2013 le gouvernement socialiste « a redonné au CSA la mission de nommer les présidents
des sociétés nationales de programme, pouvoir dont il ne disposait plus depuis
2009. Il a donc aujourd'hui la charge de nommer les présidents de France
Télévisions, de Radio France et de France Médias Monde (…). »
Autrement dit, merci au gouvernement socialiste d’avoir libéré l’audiovisuel que
le méchant président Sarkozy avait cherché à mettre sous tutelle !
Ainsi, la nouvelle présidente de France Télévision est Delphine
Ernotte-Cunci. On rajeunie les cadres
(elle a moins de 50 ans) et on féminise la fonction (il était temps). Deux bons
points pour cette nomination. En plus elle est indépendante du pouvoir
politique. Troisième bon point. Bien sûr le candidat idéal n’existe pas et le fait
qu’elle ne connaisse rien au milieu audiovisuel est certainement secondaire. On
regrette seulement qu’elle soit blanche. Issue d’une minorité nationale, voire
même récemment naturalisée et là, ça aurait eu de la gueule !
Bien sûr, l’indépendance
est toujours relative. Que Madame Ernotte-Cunci soit une amie de notre ministre
de l’éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem et réputée proche de la
ministre de la Culture, Fleur Pellerin, n’a rien à voir. De même, que le
président du CSA en fonction, Olivier Schrarmeck, nommé par François Hollande,
soit un proche de Lionel Jospin est un hasard. Et je vous interdis de douter de
l’indépendance des membres du CSA dont deux (Nathalie Sonnac et Nicolas Curien)
doivent leur nomination à Olivier Schrarmeck. Que Mémona Hintermann ait été
désigné par l’ancien président socialiste du Sénat, Jean-Pierre Bel, confirme l’expression
populaire selon laquelle « le hasard fait bien les choses ». Que
quatre des huits membres (dont le président du conseil) du C.S.A. soient
directement issus du pouvoir socialiste et votent pour un candidat proche du
pouvoir actuel, il n’y a là rien qui puisse créer la suspicion.
De même, les
premières décisions de la nouvelle présidente de France Télévision. Que
voulez-vous que je vous dise : « il y a beaucoup trop d’hommes blancs
de plus de cinquante ans à France Télévision. » Exit Julien Lepers.
Beaucoup trop blanc cet homme-là et beaucoup trop vieux ! Il plaît à la
majorité mais il faut conduire les foules inconscientes et incultes vers la
vérité (la « pravda » de
l’ancienne union soviétique). Exit Georges Pernoud et Thalassa. Exit Philippe
Verdier, présentateur météo climato-septique, jugé trop blanc et pas assez vert.
Exit le directeur de l’information Pascal Golomer. Drucker, Patrick Sébastien
et Laurent Delahousse n’ont qu’à bien se tenir (ça va être dur pour Sébastien !).
La présidente de France
Télévision a bien le droit de s’adjoindre un collaborateur. Ce sera Stéphane
Sitbon-Gomez dont la principale qualité est d’être vert (donc pas blanc ce qui
est l’essentiel). Il est en effet l’ancien directeur de cabinet de Cécile
Duflot, leader du mouvement Europe Ecologie Les Verts et ancien directeur de
campagne de la candidate écologiste Eva Joly à la présidentielle. Elle aa
également le droit de choisir son directeur de l’information. Ce sera Michel
Field, désigné en décembre en pleine campagne électorale pour les Régionales
(et en plein Etat d’urgence). ex-ligue communiste révolutionnaire, classé
beaucoup plus à gauche que son prédécesseur.
Bref, rien qui ne puisse inquiéter le quidam sur la
liberté de l’information et d’expression sur France Télévision !