Le "fourre-tout" des organigrammes de campagne...

Le "fourre-tout" des organigrammes de campagne...

La constitution d’une équipe de campagne est un véritable « casse-tête » pour le candidat et pour ses proches. Sa composition constitue un « signal » adressé à l’intérieur de son propre camp comme à l’extérieur.

L’équipe de campagne doit non seulement intégrer des proches mais également faire suffisamment de place à des ex-concurrents ou à des membres de sensibilités opposées pour éviter les « couacs ».

Il lui faut aussi des compétences, ne serait-ce que pour affiner le projet au cours de la campagne ou pour répondre aux attaques de l’adversaire.

Or, à force d’associer le plus grand nombre, elle ressemble vite à une armée mexicaine. Il appartient donc au candidat de trouver le bon format quitte à constituer de façon informelle, une cellule plus restreinte chargée du pilotage quotidien des opérations.

Plusieurs postes, exposés médiatiquement, peuvent donner une première idée de la logique qui l’a emporté au moment de la composition, à commencer par celui de « directeur de campagne ».

La composition de l’équipe de campagne de Marine Le Pen est l’exemple type de ce qu’il faut faire. Pour muscler sa campagne, la candidate frontiste s'est dotée d'un comité stratégique composé de 34 cadres frontistes. « On ne sera pas nombreux. Marine Le Pen ne souhaite pas un comité trop large », expliquait Jean-Lin Lacapelle, l'important secrétaire national aux fédérations et à l'implantation. Les 34 cadres sont aux ordres du directeur de campagne David Rachline.

Rassemblement. Dans cette équipe on y trouve les proches de FlorianPhilippot, vice-président en charge de la stratégie du FN (Sophie Montel, Gaëtan Dussausaye). La présidente a pris soin de faire place à quelques très proches (Louis Aliot, Catherine Griset, Éric Domard, Jean-Lin Lacapelle). La vieille garde du parti est là pour rassurer la vieille base militante (Bruno Gollnisch, Wallerrand de Saint-Just, Joëlle Mélin, Jean-Michel Dubois, ou l'eurodéputé Jean-François Jalkh). Le rassemblement va jusqu’aux anciens mégrétistes, l'aile droite du parti (Nicolas Bay, Bruno Bilde).

Les experts. Talon d’Achille du parti, l’équipe de campagne cumule les  cautions économiques (Bernard Monot, Thibault de la Tocnaye, Jean-Richard Sulzer et l'économiste Philippe Murer). Les spécialistes de l'international, rôle fondamental d’un président de la République, ne font pas défaut (Ludovic de Danne ou Jean-Luc Schaffhauser).

Enfin, pour crédibiliser les possibilités de victoire au second trou de la présidentielle, on fait appel aux « héros des récentes élections » (Steve Briois, maire d'Hénin-Beaumont, JulienSanchez, maire de Beaucaire et Stéphane Ravier, sénateur-maire du 7e secteur de Marseille). L'étoile montante la députée du Vaucluse Marion Maréchal-Le Pen occupe une place à part.


A contrario, l’équipe de François Fillon est typiquement l’exemple d’armée mexicaine. Au total, pour l'instant, ce sont 123 postes qui ont été créés autour du candidat à la présidentielle. On voit difficilement comment celle-ci pourrait correspondre « à une volonté politique de rassemblement et à une volonté d’efficacité opérationnelle » (Sébastien Lecornu, proche de Bruno Le Maire, devenu directeur général adjoint de la campagne). La direction de la campagne, toujours assurée par Patrick Stefanini, est complétée par le juppéiste Vincent Le Roux, au poste de conseiller.

Rassemblement. Les perdants (NathalieKosciusko-Morizet, Jean-Francois Copé ou Jean-Frédéric Poisson, Bruno Le Maire) trouvent une place en fonction de la qualité de leur soutien. Absents dans le nouvel organigramme du parti, les proches d’Alain Juppé (Benoist Apparu, Hervé Gaymard, Gilles Boyer, Jean-Pierre Raffarin et Valérie Pécresse) et de Bruno Le Maire (Sébastien Lecornu, Thierry Solère) font un retour en force. Les sarkozystes sont également dans l’équipe (Laurent Wauquiez, Gérald Darmanin, Christian Jacob, Frédéric Péchenard et Eric Ciotti). Un « conseil stratégique de 45 membres » y pourvoi.

Elargissement. Le président de l'UDI, Jean-Christophe Lagarde, et le président des députés UDI, Philippe Vigier, sont dans l'organigramme ainsi que deux représentants de Sens commun (Christophe Billan et Madeleine de Jessey), mouvement opposé au mariage homosexuel, qui a soutenu la candidature de M. Fillon.Cette équipe déjà très large sera encore complétée par de nouveaux noms en janvier.

Y seront nommés de nouveaux orateurs nationaux et des responsables thématiques.

En revanche, les femmes sont peu nombreuses au sein de l’équipe de campagne de François Fillon. La députée LR des Bouches-du-Rhône Valérie Boyer a été écartée du porte-parolat.

Le noyau dur. Entre les conseillers politiques, les conseillers stratégiques et les différents pôles de compétence, difficile de s'y retrouver. Et c'est évidemment une équipe de six personnes, composée des fillonistes de la première heure, qui va être le moteur de cette grosse machine.

Pour les ténors d'un futur gouvernement Fillon, il faudra en revanche attendre. Patrick Stefanini a assuré que ce n'était absolument pas d'actualité. Révéler le nom de ses "principaux ministres" quatre mois avant la présidentielle fait pourtant partie des promesses de campagne du candidat Fillon au cours de la primaire.

La stratégie des candidats à la primaire de la Belle Alliance Populaire organisée par le PS est tout autre. D’une part, il s’agit d’une équipe provisoire appelée soit à disparaître, soit à être remodelé dès la fin janvier. D’autre part, elle répond (en tout cas les deux équipes connues à ce jour) à une volonté de faire passer un message politique.

Ainsi, l’équipe pléthorique de Vincent Peillon, candidature improvisée, affirme : « Non, je ne suis pas seul ! ». Six porte-parole coordonnés par deux personnes et un comité politique touffu, c’est une centaine de personnes qui gravitent autour de l’ancien ministre, pour seulement un petit mois de campagne. Beaucoup d'élus parisiens, dans le sillage de la maire Anne Hidalgo, ont intégré cet organigramme (Bruno Julliard, George Paul-Langevin, Rémi Féraud, Christophe Girard, Catherine Baratti-Elbaz, Colombe Brossel, Sarah Proust, Afaf Gabelotaud, ou encore Emmanuel Grégoire) et quelques élus « hollandistes » orphelin (Julien Dray et Kader Arif en tête).

A titre de comparaison, l’équipe de campagne de Manuel Valls, soutenu par une dizaine de ministres, compte 19 personnes. Le message est clair : expérience et efficacité sont rassemblées autour de l’ex-premier ministre pour poursuivre l’action du gouvernement Valls. Cependant, avec 8 porte-paroles, l’intelligibilité du discours risque d’être brouillé.

Tous les candidats appellent à a formation d’un gouvernement resserré et à réformer le mille-feuilles administratif français. Cette réforme semble compliquée tant qu’il y aura autant de monde à récompenser !
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#JeSoutiensNosForcesDeLOrdre par le Collectif Les Citoyens Avec La Police