Mise en cause systématique des responsables politiques : la présomption de culpabilité !
Les scandales politiques
existent depuis que les Grecs ont inventé la démocratie.
La France n’a pas été
épargnée et je m’en fais régulièrement le relais dans ce blog (actuellement une série d'articles sur le Népotisme est diffusée sur ce blog).
Il faut lutter de toutes
nos forces contre ces délits qu’ils soient liés au clientélisme ou à la prise
illégale d’intérêt.
Les lois relatives à la
transparence de la vie politique (déclaration de patrimoine et d’éventuels
conflits d’intérêt), au non cumul des mandats (notamment l’interdiction de
cumuler un portefeuille ministériel avec un poste dans un exécutif local) et à
la moralisation de la vie politique vont dans ce sens. Une autre disposition non écrite devait
également favoriser cette moralisation : la démission systématique de tout
ministre mis en examen.
Cette dernière disposition
partait d’une bonne intention mais perverti le principe de la présomption d’innocence.
D’abord parce que la mise en examen ne présage pas de la culpabilité (la réforme
de l’ancien système de l’inculpation devait éviter cette confusion), ensuite
dans certain type de délits – tel que la diffamation – la mise en examen est
automatique dès le dépôt de plainte, enfin, un responsable public, par la
nature même de ces fonctions, a plus de risque que tout autre citoyen d’être
mis en examen.
Mais on assiste ces
derniers temps à une dérive du système. Aujourd’hui, la mise en examen étant assimilée
par le plus grand nombre à une condamnation définitive (alors que l’on est
juste qu’au début de la procédure), la question se pose avant la mise en
examen. Ainsi, est-il posé la question de la démission de la ministre du
travail, Mme Muriel PENICAUD, dans une affaire où elle n’est pas mise en examen.
Le sénateur M. Michel MERCIER a dû
renoncer au Conseil Constitutionnel parce qu’une enquête préliminaire était simplement
ouverte. On commence à rentrer dans le monde de Kafka.
Cherchant à lutter contre la perversion de quelques-uns (lire mon article
« Non ils ne sont pas tous pourris » sur mon blog) une grande
majorité des français a souhaité un renouvellement de la classe politique en
ayant notamment recours à la société civile (c’est-à-dire à des personnalités
qui se sont illustrées professionnellement dans leur secteur d’activité).
Cependant, là encore le système dévie et, il n’est pas un instant sans qu’un
élu ne soit taxé de lobbying ou un ministre de conflit d’intérêt. L’exemple en
cours est celui de la ministre de la santé, Mme Agnès BUZYN, médecin de 55 ans qui
a pour elle un parcours sans faute à la tête de différentes institutions de la
santé. A peine a-t-elle émise l’idée de rendre obligatoire onze vaccins qu’on s’interroge
sur ses rapports avec l’industrie pharmaceutique. Les récentes révélations sur la nouvelle formule du Levothyrox de ces derniers jours laissent déjà transpirer l’odeur nauséabonde de
nouvelles suspicions.
Que voulons-nous exactement ?
La fin des carrières politiques : oui, mais celle-ci prendra du
temps. Un renouvellement de grande ampleur, comme nous l’avons vu à l’Assemblée
nationale, entraîne nécessairement des couacs et des hésitations, le mépris des
uns et la prétention des autres.
Des ministres compétents dans leur domaine : oui, mais forcément
sélectionné dans le milieu professionnel où ils exerçaient, la suspicion de
conflit d’intérêt apparaitra systématiquement.
Nous ne sommes plus des
enfants, il n’est pas possible de rêver d’un gouvernement comme celui chanté par
Gérard Lenorman :
Si j'étais Président de la République
Je nommerais bien sur Mickey premier ministre
Tintin à la police et Picsou aux finances
Zorro à la justice et Minnie à la danse
Tarzan serait ministre de l'écologie
Bécassine au commerce, Maya à l'industrie.
Laurent SAILLY © MECHANT REAC – Septembre 2017